Après avoir été viré de son groupe de rock par ses potes, Hoshino n’a plus touché à sa guitare. Lycéen blasé, il sèche les cours et erre dans les salles de jeux d’arcade. Mais encouragé par un camarade de classe, talentueux violoniste et légèrement Jiminy Cricket sur les bords, il décide de se remettre à la guitare. Un soir, lors d’un concert, il est transporté par la courte et violente apparition sur scène de Kenji Imai, rockeur trentenaire, connu comme la bête noire des Live House (salles de concert) à cause à sa tendance à mettre la pagaille. Imai et Hoshino vont alors monter un groupe, mais encore faut-il trouver un bassiste et un batteur, et surtout un Live house qui accepte de les faire jouer !Dans ce manga c’est la passion qui fait la musique (et non l’inverse !).
Les compos et la technique viennent après, c’est un peu le défaut qu’on pourrait lui reprocher (pas assez réaliste sur l’approche purement musicale). Il faut dire qu’ici ce sont les membres du groupe, leurs motivations et leurs relations qui sont mis en avant. Ils deviennent alors vite attachants avec leurs caractères, leurs passions, leurs doutes et leurs choix : persister au-delà du raisonnable, abandonner ou s’accomplir autrement. Il y a aussi pas mal d’humour (Imaï, imprévisible et allumé, qui braille à tout va, on en redemande ! ) Chihiro Tamaki nous sert un graphisme plutôt sympa, avec du caractère et du punch, lors des scènes de concert surtout. Finalement, ce manga sur la musique se révèle bien cool et décalé, on le lit et on se dit « allez, j’monte un groupe ! » (ouais, bon, finalement savoir jouer d’un instrument c’est quand même à prendre en compte…) Et on ne peut pas s’empêcher de comparer bêtement à Beck (incomparable et indispensable par ailleurs, Beck) ; alors on laissera Imai répliquer par un : « Me fais pas de l’ombre !!! ».