le Kabuki

Voici l’article de l’UNESCO dédié au kabuki,  ce dernier faisant désormais partie du patrimoine « intangible » de l’humanité :

imgLe Kabuki est une forme de théâtre traditionnel japonais très prisé des citadins qui a vu le jour à l’époque Edo, au début du dix-septième siècle. A l’origine les hommes et des femmes jouaient dans les pièces de Kabuki, mais plus tard seuls les hommes participaient. Cette tradition a perduré jusqu’à nos jours et tous les rôles sont donc tenus par des hommes. Les acteurs spécialisés dans les rôles féminins sont appelés onnagata. Les deux autres grands types de rôle sont l’aragoto (style de jeu violent) et le wagoto (style de jeu doux).

Les pièces de Kabuki évoquent des événements historiques et le conflit moral lié aux relations affectives. Les acteurs déclament sur un ton monotone et sont accompagnés d’instruments traditionnels japonais. La scène est équipée de plusieurs dispositifs, notamment des décors rotatifs et des trappes par lesquelles les acteurs peuvent apparaître et disparaître. Une autre spécificité de la scène du Kabuki est une passerelle (hanamichi) qui s’avance au milieu du public.

Les principales caractéristiques du théâtre Kabuki sont sa musique propre, ses costumes, les équipements scénographiques et les accessoires, ainsi que des répertoires spécifiques, un style de langue et de jeu, comme le mie, où l’acteur se fige dans une prend une position particulière pour camper son personnage. Le Keshô, ou maquillage, offre un élément de style facilement reconnaissable, même pour ceux qui ne sont pas très férus de cette forme d’art.

Après 1868, quand le Japon s’est ouvert aux influences occidentales, les acteurs se sont attachés à améliorer la réputation du Kabuki au sein des classes supérieures et à adapter les styles traditionnels aux goûts modernes. Aujourd’hui, le Kabuki est la forme de théâtre traditionnel la plus appréciée au Japon . (Article complet à retrouver ici)

Vous trouverez un reportage sur le Kabuki dans l’exposition de la BU Sciences !

A lire : Orange chocolat

ORANGE CHOCOLATE © Nampei Yamada/HAKUSENSHA Inc.

ORANGE CHOCOLATE © Nampei Yamada/HAKUSENSHA Inc.

Risu est ce que les lycéennes japonaises appellent un prince : beau, raffiné, intelligent, courtois et populaire. Mais il est surtout surnommé le « Prince courtisane ». Voilà qui est bien plus original ! En effet Ritsu vient d’une famille d’acteurs de kabuki et est surtout connu pour ses talents d’onnagata.

A l’inverse, sa voisine et amie d’enfance, Chiri, est maladroite et sans grâce. Aussi elle fait un jour un vœu bien imprudent : être comme Ritsu. Or les dieux ont un sens de l’humour assez particulier et le résultat c’est que Ristu et Chiri échangent leurs corps de temps en temps (et surtout aux plus mauvais moments). Ce qui donne des scènes surréalistes où Ritsu en costume de femme se trouve habité par l’esprit de Chiri. Rajoutez là dessus que Chiri et Ritsu tombent amoureux l’un de l’autre et vous aurez les ingrédients principaux de ce marivaudage au lycée.

A lire : Le chemin des fleurs

PINTOKONA © 2010 Ako SHIMAKI / Shogakukan Inc.

PINTOKONA © 2010 Ako SHIMAKI / Shogakukan Inc.

Le chemin des fleurs (ou hanamichi, et oui je ramène ma science) est le nom donné à l’élément de la scène qui traverse le public pour permettre aux acteurs de kabuki d’entrer et de sortir de scène. C’est également le nom de ce manga aussi intéressant que passionnant. Intéressant parce qu’il nous permet de connaître un peu mieux ce théâtre traditionnel si loin de nous, occidentaux, avec ses codes très stricts mais aussi sa capacité à séduire un public jeune grâce au taishū engeki, un kabuki moins austère.

Voilà donc l’histoire : un triangle amoureux avec Kyônosuke (héritier d’une lignée d’acteurs de kabuki longue comme le bras mais qui se repose depuis trop longtemps sur ses lauriers) qui aime Ayame, jeune fille pauvre mais courageuse (oh le cliché !) passionnée par ce théâtre, laquelle aime Ichiya, jeune acteur talentueux mais sans le pédigrée de Kyônosuke (et apparemment ça compte beaucoup pour réussir dans ce milieu). Ichiya, quant à lui aime, …, on ne sait pas trop, même s’il se prétend amoureux d’Ayamé. Ouf ! Vous avez suivi ?

Le triangle amoureux se double donc d’un duel d’acteurs d’abord pour le cœur de la belle mais très vite par orgueil et passion pour le kabuki (les hypocrites va !)

En plus, au hasard d’une pièce qui les réunit, on va se trouver face à une situation très particulière, mais je n’en dis pas plus.