
© by TEZUKA Osamu / Kôdansha
D’abord c’est du Tezuka, on ne peut donc pas l’ignorer dans une sélection. Ensuite il s’agit d’un manga sur un grand compositeur, nous sommes donc bien dans le thème. Mais à vrai dire, comme Tezuka a pratiquement inventé tous les genres de mangas, ce n’est pas étonnant de le retrouver cette année aussi dans les mangas retenus. Ce manga est particulier à bien des égards dans la bibliographie du « dieu du manga »(eh oui, un petit mot savant de temps en temps, cela ne fait pas de mal, c’est pas parce que je ne lis que des mangas que je ne peux pas me la jouer un peu) : c’est un titre inachevé, et pour cause, c’est sa dernière œuvre ! Tezuka est mort avant de l’achever, un peu comme Beethoven est mort avant d’achever la 10e symphonie (dont l’existence même est sujette à caution). Et puis vous le retrouvez dans la sélection, parce qu’évidemment Ludwig B c’est Beethoven. Tezuka n’allait pas consacrer une série à un compositeur mineur !
Il s’est frotté à un génie dont la vie mouvementée pouvait largement alimenter un scénario. Car si la série qui ne fait que deux tomes (en France il est en plus paru dans un mini-format, attention à ceux qui ont la vue qui baisse !), elle devait au total en faire 10. Tezuka atteint d’un cancer et hospitalisé y a travaillé jusqu’à sa mort. Impossible donc de passer à côté du parallèle entre les deux créateurs, considérés tous deux comme des génies indépassables et bourreaux du travail jusqu’à leur dernier souffle.
Je sais bien que la plupart de ceux qui vont à Quartier libre n’ont pas l’habitude de ce genre de trait qui peut leur sembler trop « vieux », appelons un chat, un chat, mais qu’ils se disent que Tezuka a tout inventé dans le manga et qu’ils vont certainement découvrir l’origine de toutes les thématiques et de toutes les techniques si chères aux mangakas d’aujourd’hui. LireTezuka pour un amateur de mangas, c’est comme s’enrouler dans une couverture avec une tasse de chocolat : réconfortant, si familier et plein de bons souvenirs, le bonheur, quoi !